C’est connu, Sly Stone a accumulé les déboires depuis sa glorieuse épopée. Consommation excessive de drogues de toutes sortes, faux bonds à répétition, magouilles et autres comportements douteux. Mais le film relate fort bien le génie musical qu’il était: ses débuts comme chanteur doo-wop avec The Viscaynes à San Francisco, sa brève carrière de DJ à Oakland, puis la formation du septuor qui est entrée dans la légende, avec entre autres, Cynthia Robinson, trompettiste et chanteuse et Larry Graham, bassiste funk qui quitta le navire en 1972 au périple de sa vie. Graham, qu’on a vu avec Prince à Montréal en 2006.
Les chansons, vous les connaissez: I Want To Take You Higher, Dance To The Music, Stand!, Every Day People, If You Want Me To Stay, It’s A Family Affair, etc. Un groupe d’homes et de femmes, blancs et noirs, qui ont fait le pont entre les années 60 et 70 avec une mouture unique de funk et de soul, souvent inspirée du gospel et du blues.
Rubenstone, qui ressemble à s’y méprendre à Sugar Sammy, se promène un peu partout en Californie à la recherche de témoignages de ceux qui l’ont côtoyé: ses ex-musiciens, son gérant qui habite Maui, des collaborateurs comme feu Bobby Womack, afin d’en connaître un peu plus sur le personnage reclus qu’il est devenu. Ou est Sly Stone? Est-ce qu’on peut l’interviewer? Retracé, il acceptera à travers sa garde rapprochée, une entretien avec le cinéaste pour cinq mille dollars. Il encaisse l’argent tout en reportant l’entrevue qui ne se réalisera jamais….