Trois-Rivières-en-blues 2017

Quatre jours de musique sur deux scènes extérieures. Des bars et des restos au diapason de la note bleue. Et un vaisseau amiral, l’Amphithéatre Cogeco qui trône sur le fleuve, enorgueilli de son prix d’architecture et sa clinquante allure qui présente trois programmes double.

Cette formule, qui sera d’office du 24 au 27 août, est identique à l’année dernière.

Il y a trois ans, le festival a prit l’heureux pari de présenter des concerts loin de son épicentre urbain avec l’inauguration du méga-théatre dans sa cour et cela semble porter ses fruits. ZZ Top en 2015 et Steppenwolf en 2016 ont fait fureur et ont été les dignes locomotives qui ont testé le bolide en mode rock, le Cirque Du Soleil et Céline Dion y ont bien laissé un souvenir impérissable, mais la sono n’avait pas eu de vrai test drive.

Et tous furent subjugués, moi le premier, par la qualité sonore et la vue imprenable en plongée, configuration classique qui remonte à l’Antiquité. Or, depuis ZZ Top, les attentes sont élevées et avec raison. Avec une croissance saine et des partenaires solides, la pérennité est quasi-assurée. Le groupe rock Styx ,qui a conquis le Québec en 1974 avec la chanson Sweet Madame Blue, semble sorti de nulle part avec un surprenant disque, le premier en quatorze ans The Mission beaucoup comparé à The Grand Illusion., La bande à Tommy Shaw donnera le premier de ces quatre spectacles au Québec à Trois-Rivières-en-blues dans le rôle du ‘’groupe de rock classique’’ dans un festival de blues.

Selon les dernières informations obtenues, les passeports 3 jours se sont presque tous envolés. C’est une chance inouïe pour les organisateurs que de pouvoir miser sur la fidélisation de sa clientèle. Il reste encore des billets, mais le noyau est là pour durer. Ça n’a pas de prix. Ça vient de Bécancour, Shawinigan, Mont-Carmel, des deux côtés de la 40, de l’Ontario et des États-Unis; le festival de blues de Tampa entre autre, est devenu un allié important.

Outre Styx le 24, on pourra apprécier le 25 la grande dame du blues et du soul, Mavis Staples, celle de Respect Yourself et I’ll Take You There, deux succès des années soixante-dix encore irrésistibles aujourd’hui. Suivra pour clore la soirée Walter Trout, survivant de la guitare, qui a exorcisé ses démons avec une pléiade de gros noms sur son dernier disque. Électrique et incendiaire. Le lendemain, samedi, le doublé Danielle Nicole Band et Jonny Lang risque de plaire à un large public. la bassiste du Kansas chante comme s’il n’y avait pas de lendemain, en lever de rideau, c’est parfait. Suivra le guitariste du Dakota comme pièce de choix d’un menu faste et riche en calories émotives. S’il joue Lie To Me, son premier succès, en toute fin de prestation, ses nouvelles chansons valent le détour. Un autre qui laisse tout sur scène.

Une géniale idée: le party style tailgate sur le parvis de l’Amphithéatre en début de soirée. Sachez que Ghost Town Blues Band, qui sera là vendredi, pourrait très bien se retrouver en salle, eux, ils ont compris la notion de divertissement. Arrivez tôt, vous ne serez pas déçus!

Pour ceux qui en seront à leur première visite au festival, notez le trajet: du centre-ville à l’Amphithéatre: 10 minutes de marche. Et un fichu de beau parcours de carte postale en plus. Vous devez emprunter l’historique rue Des Ursulines et ses bâtiments d’une autre époque entourés d’arbres majestueux. Le temps s’arrête, littéralement!

La rue Badeaux coin DesForges, là où est érigé la Scène Fix-Auto, sera en ébullition samedi et dimanche avec sa programmation gratuite. Les guitaristes Sean Pinchin, Jamiah Rogers et Shawn Holt (le fils de Magic Slim!) de Chicago se mêleront au québécois Michael Jerome Browne, à la floridienne Heather Gillis, la chanteuse Gracie Curran et au bluesman Denis Viel. Mais la plus grande vague de sympathie pourrait bien venir de Joanna Connor de Chicago. Cette femme possède tous les trucs et la guitare blues n’a plus de secrets pour elle. Un petit tour du côté de youtube vous en convaincra. Et Danielle Nicole passe de l’Amphithéatre à la rue Badeaux. Du bonbon. Sinon, avec plus de vitamines, Chris Duarte fera résonner sa six cordes dans le ciel étoilé de Trois-Rivières. Et les pronostics météo sont excellents pour ce weekend de blues.

Plusieurs voudront être sur place dès 12h30 dimanche puisque six artistes se disputeront les faveurs de trois jurys dans le cadre du concours Québec-Memphis organisé par la Société Blues de Montréal. En solo ou duo, le gagnant sera le candidat représentant le Québec en janvier prochain lors de l’International Blues Challenge, concours qui a d’ailleurs couronné notre Dawn Tyler Watson cette année dans le volet groupe. Chaque participant a 25 minutes pour étaler son talent et sera jugé sur cinq critères. Steve Hill est l’un des six participants, lui qui épate la presse européenne ces jours-ci avec des recensements plus que souriants de son Solo Recordings, Vol.3 et de ses premières parties du légendaire groupe Wishbone Ash. Mais d’autres, comme Adam Karch ou Lemelin-Carr pourraient brouiller les cartes, sans parler de South Breeze, le duo cool de Mo Blues, aguerri au max. Bref, comme le veut la formule, il y a en a pour tous les goûts!

Que la fête commence!